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Nouvelles rouges de la voie Malraux
22 mai 2013

La guerre civile syrienne.

guerre civile syrienne

 

Voilà deux ans que la guerre civile en Syrie fait rage, deux ans que ce conflit a dépassé le cadre et les ambitions premières du printemps syrien. Aujourd'hui et a fortiori d'un point de vue extérieur (et occidental), la situation semble inextricable, complexe et insoluble. Dans l'opinion publique, Bachar El-Assad semble s'être débarassé de son image initiale de dictateur sanguinaire tandis que l'Armée Syrienne Libre ne jouit plus de l'aura réservée aux combattants de la liberté.

Au fur et à mesure de l'enlisement de cette guerre, la radicalisation islamiste du camp insurgé et la résistance inéspérée du clan Assad ont changé la donne. Le conflit s'est internationalisé et a cristallisé les tensions plus ou moins vives, plus ou moins latentes de ce pays mais aussi de ses voisins. Les insurgés ont reçu le soutien militaire de groupes djihadistes tels que le Front Al-Nosra,Fatah El-Islam ou encore des lybiens. Assad pour sa part peut compter sur le soutien iranien, sur celui de groupes palestiniens proches du FPLP ou encore sur l'aide non négligeable dans cette région du Hezbollah.

Ce conflit est d'autant plus flou qu'on lui ajoute parfois (par commodité?) une dimension politico-ethnique rangeant les sunnites dans le camp insurgé et les chiites alaouites ainsi que les chrétiens comme les soutiens déclarés d'Assad. Il ne faut pas non plus occulter que cette guerre civile s'avère triadique dans la mesure où les kurdes du PKK occupent actuellement plusieurs villes du Nord-Est du pays et affrontent ou ont affronté rebelles et loyalistes confondus.

Naturellement, la diplomatie bat son plein et la communauté internationale se trouve divisée. Tandis que la Turquie d'Erdogan, la France,le Royaume-Uni, les Etats-Unis et l'Allemagne soutiennent les insurgés, la Russie pour des raisons géo-stratégiques et commerciales, la Chine et le Venezuela se rangent du côté d'Assad.

De fait, l'intervention israëlienne dans ce conflit par le biais de frappes aériennes sur des objectifs militaires syriens (des missiles iraniens destinés au Hezbollah libanais) peut paraitre étonnante. En effet, d'un point de vue géo-stratégique le bombardement d'infrastructures du régime syrien renforce indirectement les forces insurgées composées pour partie de djihadistes. D'un autre côté, le but avoué de ces bombardements était de contrecarrer l'armement du Hezbollah au Liban. Cette instabilité politique et l'escalade en terme de violence que connait le conflit (armes chimiques, massacres, cannibalisme comme arme de terreur) nous rappelle à quel point cette région est une poudrière.

Les violences inter-confessionnelles récentes au Liban voisin montre l'influence toujours présente de la Syrie sur le petit état, coincé entre la Turquie D'Erdogan au nord, la Syrie à l'Ouest et Israël au Sud. Ces violences font écho à la guerre civile libanaise qui opposa de 1975 à 1990 tout à la fois l'armée du Sud-Liban (à majorité chrétienne mais aussi composée de chiites et de druzes) et Israël d'une part et l'OLP, le mouvement national libanais et le Hezbollah d'autre part. On notera l'influence de la Syrie dans ce conflit qui se rangea dans le camp de l'armée du Sud-Liban en 1976 avant de rejoindre le camp adverse en 1983. La question que l'on peut se poser à l'heure d'aujourd'hui est de se demander si la guerre civile syrienne qui a déjà fait 80 000 morts et près d'un million 300 000 réfugiés va contribuer à l'embrasement d'un Proche-Orient sensible de part sa position géo-stratégique et instable politiquement.

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