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Nouvelles rouges de la voie Malraux
31 mai 2013

La Promesse de l'aube-Romain Gary

 

romain gary

Par la promesse de l'aube, Romain Gary (né Romain Kacew) se conte. Ce roman autobiographique nous montre l'homme du XX eme siècle qu'il fut. Né dans l'Empire tsariste de père inconnu et élevé par une mère, ancienne actrice de théâtre et possessive, le jeune Romain se voit chargé par cette dernière de devenir « quelqu'un ».

 

-Tu seras un héros, tu seras un général, Gabriele d'Annunzio, Ambassadeur de France [...]Tu seras Victor Hugo, Prix Nobel.- se voit il répéter.

 

Arrivé à un âge avancé, en contemplant l'océan pacifique de sa maison sur la plage de Big Sur en Californie, il entame le récit rétrospectif d'un fils gâté par l'amour que seule une mère peut porter à son enfant. Dés lors dans un style faussement naïf et pleinement narcissique, Gary nous dresse d'une plume experte, finement ciselée, le récit de ses échecs (La musique et le tennis), de ses petites victoires dont il se fait constamment les gorges chaudes ( sa victoire au tournoi de ping-pong de Nice en 1932) et de sa carrière naissante d'écrivain. Au delà de ces détails, Romain Gary présente le s pérégrinations d'un immigré russe à travers la Pologne (Vilno et Varsovie) puis d'un français fraîchement naturalisé ( à Nice), nourri de littérature dés son plus jeune âge (Baudelaire, Victor Hugo et Guy de Maupassant entre autres).

 Gary évoque aussi sa vie sentimentale, insatisfaisante selon lui, toujours inachevée car jamais à la hauteur de l'amour que lui porta sa mère. Le récit de ses amour fait partie des passages les plus savoureux du livre. Dés sa plus tendre enfance, il ingurgite toute sorte d'objets, d'insectes pour plaire à une de ses camarades, il va jusqu'à trouver toutes les explications possibles pour infirmer une infidélité pourtant plus qu'évidente et suivra jusqu'en Suède cette même femme qu'il découvrira mariée. Et que dire de ce duel contre un soldat polonais au sujet d'une femme dont il cherchait désespérément à se débarrasser ?

 Enfin ce Roman consacre une large part à son combat pendant la seconde guerre mondiale en tant qu'aviateur d'abord sur le sol français, puis en Angleterre et en Afrique où il vivra mille péripéties et où sa mère absente physiquement finira par ne faire plus qu'un avec son fils dans une narration proche de la schizophrénie où chaque hasard est interprété comme une intervention maternelle et où les choix de Gary sont dictés sur le même schéma de pensée.

Vient ensuite le retour au pays à Nice au marché de la Buffa, à l'hôtel Mermonts que sa mère a en gérance, un retour chargé en émotions, porteur d'espoir quant à la réussite grandissante du fils prodige (et non prodigue). Le même fils qui empli de fierté a apporté dans sa besace un exemplaire en français et en anglais de son premier roman, l'Education européenne comme pour enteriner la réalité concrète du rêve de toujours de sa génétrice.

Enfin Gary en guise de conclusion se replace au moment de l'écriture, sur la plage de Big Sur. Il a alors accompli sa destinée, il est un ambassadeur, un écrivain reconnu mais une certaine nostalgie se dégage de ses propos. Nostalgie que l'on ressent grandissante dans les derniers chapitres d'ailleurs. Celle d'un homme ayant vécu, peut-être trop intensément, sa vie et qui décidera d'y mettre fin en 1980( un an après celle de sa compagne Jean Seberg) dans la mesure où il constate que le meilleur est derrière lui, tout comme il constata que jamais l'amour d'une femme ne surpasserait celui de sa mère.

 

Romain.

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