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Nouvelles rouges de la voie Malraux
10 juin 2013

Le gouvernement d'Erdogan menacé?

Manifestations turquie

Manifestations turquie

 

Suite à la répression de la manifestation du 1er mai  par la police, aux attaques sur la frontière syrienne le 11 mai et à la loi qui limite la consommation d’alcool ; la Turquie a encore une fois attiré l’attention de l’opinion publique internationale. L’intervention brutale de la police turque pendant les manifestations pacifiques contre la destruction du Parc Gezi dans le cadre du Projet de piétonisation de la place Taksim au centre d’Istanbul le 31 mai a contribué à la mobilisation des masses contestataires en unissant les différents groupes de la société tels que les écologistes, les laïcs non-organisés, les nationalistes, les partis de gauche, les kurdes, etc. Il faut cependant souligner que la petite-bourgeoisie laïque constitue le groupe dominant des manifestants depuis le début. Les syndicats qui sont déjà faibles n’ont presqu’aucune influence sur le mouvement malgré la grève générale du 5 juin dans le secteur public.

La révolte a dépassé les frontières d’Istanbul et des centaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues dans les principales villes du pays criant le slogan « Partout c’est Taksim, partout c’est la résistance ! ». Les revendications purement écologistes des manifestants se sont vite transformées pour réclamer la  démission du gouvernement.Le premier ministe est en particulier leur cible à cause de ses discours sans compromis. La police n’utilise pas la violence à Istanbul depuis mardi dernier tandis qu’à Ankara, la police intervient brutalement toutes les nuits contre les manifestants. Leur nombre réduit à Ankara rend difficile la résistance contre la police alors qu’à Istanbul leur nombre est suffisant pour se  confronter aux forces d’ordre. Même si les manifestations continuent dans les autres villes, ils ont perdu leur densité. Il est donc pertinent de dire qu’Istanbul va rester le centre des contestations contre le gouvernement qui montre des caractéristiques autoritaires.

Pour l’instant, il est difficile de prévoir un changement de gouvernement à travers les élections. D’une part, les supporteurs d’Erdoğan restent indifférents aux manifestations et ils se sont mobilisés pour montrer leur soutien au gouvernement à partir du 9 juin. D’autre part, le niveau d’organisation de l’opposition de gauche n’est suffisant ni pour gagner les prochains élections, ni pour faire une révolution. En contrepartie, une bonne partie de la jeunesse s’est politisée durant les contestations. Si les partis et les organisations de gauche peuvent  bénéficier de ce nouvel environnement de politisation, cela pourra accroitre l'espoir d'un vrai changement pour les peuples de Turquie.

  C.K. 

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