chapitre 1 (deuxième partie)

Au terme d'une heure de trajet et d'une irrépressible envie de griller une cigarette, l'homme arriva enfin en vue d'une ville, moyenne à première vue, quelques dizaines de milliers d'habitants tout au plus.

Au loin, par delà le cercle urbain, le soleil reprenait ses droits lentement et l'homme se prit à observer le paysage qu'il traversait.Il vit tout d'abord des troupeaux de bétails parqués dans de vastes enclos, des bêtes grasses aux longues cornes. Il repensa alors au fait qu'il n'avait pas dégusté un bon steak depuis des lustres et l'appétit en plus de son tabagisme galopant commença à le gagner. Mais déjà le bus pénétrait dans les suburbs, la version américaine des banlieues pavillonnaire, de part et d'autres de longues avenues parallèles s'échelonnaient des maisons identiques, des logements achetés à crédit par des cadres moyens, qui mènent un vie rangée entre la messe, le travail et les barbecues du dimanche entre familles du quartier. Pour notre protagoniste qui avaient vécu au sud dans une shotgun house toute sa vie, c'était un autre monde, pour le white trash catholique qu'il était, sa vie se résumait à l'alcool, aux filles (faciles la plupart du temps, il faut bien l'avouer), à la chasse et au football américain ( la seule activité scolaire qui valait la peine pour lui). Quand il y repensait, ça avait été l'apogée de sa vie quelque part, lui le Linebacker rugueux qui avait remporté plusieurs fois le championnat d'Etat, "The white enforcer" qui avait brisé plus d'un quaterback lors de "sacks" d'anthologie et fauché au moins le double de running back. Toutes les Cheerleaders et les rally girls de l'école se disputaient ses faveurs, il était la fierté de la ville, les commerçants lui faisaient des réductions, sécher les cours ne representait pas un problème majeur en soi et plusieurs universités le courtisaient.

ah l'université, il avait le sentiment que ça aurait pu lui plaire, une sorte de lycée en mieux, plus de soirées, plus d'alcool, plus de filles mais malheureusement pour sa carrière universitaire, son passage en prison était venu quelque peu contrarié ses plans de carrière...
Lorsque notre protagoniste revint à lui,chassant son passé dans les tréfonds de sa mémoire, le bus était déjà en plein coeur des quartiers intermédiaires, pas vraiment un Ghetto mais pas le centre des affaires pour autant, mélange d'habitats modestes, de bungalow constellés de friches industrielles.Le bus marqua un arrêt et l'homme en descendit, le cigarillo vissée aux lèvres bien avant la dernière marche du bus. Ce dernier descendit l'avenue puis birfurqua sur Jefferson Street. L'homme savourait l'effet salvateur du tabac sur son équilibre mental, il faisait des petits ronds de fumée.A peine eut il jeté son premier mégot qu'il refuma un second cigarillo puis il commença à marcher sans réelle destination apparente pendant dix, quinze minutes peut être.
Enfin à l'angle d'une rue il devisa un bureau de poste dans lequel il pénetra.L'homme sortit une clé de sa veste et se dirigea vers une boite qu'il avait problablement loué auparavant. La boite contenait en tout et pour tout une banale malette, métallisée, grise. L'homme referma la boite aux lettres et se dirigea vers la sortie...

Comments

[Benj]

J'aime bien l'ambiance que tu installes. On sent que le rythme est posé mais intense en même temps. On prend le temps de lire ce récit,d'apprécier, de connaitre les personnages et l'histoire.
Un bon début, à suivre...

[Marine]

A la lecture du premier article.. on sent que tu pose le décor avec des passages ne faisant pas qu'effleurer le détails, au contraire... et c'est en partie ce qui donne le rythme à ton récit.Je trouve que c'est une bonne chose dans une lecture...
En tout cas pour se faire un point de vue plus approfondi j'attends la suite... mais c'est un bon début je pense...

[Benj]

ça sent le mâle tout ça! Faut voir qui l'a écrit aussi :)