chapitre 1 (troisième partie)

Une fois dehors, la mallette à la main, l'homme marcha une dizaine de minutes puis s'assit sur un banc public dans un petit square.Il fouilla dans la poche de sa veste, semblant hésiter entre plusieurs objets avant d'extraire une clé, différente de la précédente. Il tourna la tête en tout sens, derrière lui à gauche et à droite, et à part une bande de lycéens à plusieurs dizaines de mètres en train de pique niquer, il n'y avait personne dans l'espace vert. Le porteur de la mallette se résolut alors à l'ouvrir pour en découvrir le contenu, il glissa la clé dans les deux fentes puis actionna simultanément deux boutons entourant ces dernières, un bruit mat se fit entendre et la partie supérieure du receptacle s'ouvrit.
"Seulement un plan de la ville" pensa t'il à voix haute. Il en détailla le contenu, un pâté de maison entouré au marqueur rouge,et une adresse écrite au stylo en marge,c'était tout pour les renseignements.
L'homme se releva et soupira, il devait partir pour les quartiers sud,ce qui lui promettait encore une bonne demie heure de bus...

Après avoir longé le bord de mer et sa promenade, le bus stoppa à l'angle de pascoe et de freemont street, le pâté de maison indiqué sur la carte n'étant guère loin, l'homme décida donc de continuer  son périple à pied. Après quelques centaines de mètres et un coup d'oeil au plan, il trouva enfin la maison. Classique, plutôt à l'image du quartier, du vieux qui fut neuf, sans doute dans les années 90.
"Plutôt 80's" se corrigea t'il pour lui même.
Il observa le quartier, plutôt multi ethnique de prime abord, on approchait des 10 heures et on pouvait déjà sentir les effluves (ou relents selon les goûts) des plats cuisinés, des tacos sans doute.
Tout en écoutant d'une oreille distraite un morceau de rap provenant d'une maison voisine,il reporta son attention sur celle indiquée par le plan,sa façade de planches peintes en bleues était plus que décatie.Une pente descendante menait au garage, qui était surplombé par ce qui semblait être un agrandissement postérieur de la maison.L'entrée principale se trouvait d'ailleurs à l'ouest de cette partie de la maison.
Il se dirigea donc vers celle ci, monta les 6 marches de l'escalier, et tambourina à la porte.
Il n'y eut aucune réponse. Il frappa encore et encore à la porte, une bonne demie douzaine de fois avant qu'un gamin, un jeune black l'interpelle:

"Hey monsieur, vous fatiguez pas, y'a personne qui habite ici"
L'homme jeta un regard à l'enfant, grommela une vague réponse pour couper court à la conversation et descendit les marches à la volée...