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Nouvelles rouges de la voie Malraux
17 juillet 2012

Julie se réveilla sur les coups de cinq heures du

Julie se réveilla sur les coups de cinq heures du matin,elle se sentait décalé d'avoir tant dormi. Toutefois, elle avait eu tout son soul de sommeil et il était maintenant temps pour elle de repartir vers le village.

Elle se débarbouilla succintement, se sustenta de pain, de fromages et de quelques fruits, arrosa le tout de lait et sortit, l'étui en cuir du pistolet à la main. Julie fourra son pistolet dans sa sacoche de bicyclette et enfourcha sa monture qu'elle lança sur cette route gravilloneuse. Le jour n'était pas levé, la nuit n'était déjà plus là, Julie aimait cet état intermédiaire en toute chose, cette nuance quasiment imperceptible. Cette nuit bleue clair, ce petit jour précoce.

Les premiers coups de pédale furent pénibles, poussifs mais bientôt son vélo fusa sur cette route de campagne déserte tandis que la dynamo projetait son éclat ambré sur la campagne qui lentement sortait de sa torpeur.

La jeune fille était quant à elle totalement éveillé, concentré sur sa "mission", elle esperait arrivée au petit jour dans le village, à l'heure du laitier, si tant est qu'il y en ai un qui officie dans ce bourg de petite taille. Son père lui avait enseigné la prudence, la discrétion et là  roulant en pleine campagne, toute sa perspicacité et son bon sens était consacré à l'accomplissement de son objectif.

Elle n'avait toutefois pas arrêté de plan précis alors que pour la seconde fois en deux jours, elle surplombait le village. Il était sept heures moins le quart et malgré la fraîcheur du petit matin des gouttes de sueur perlaient sur le front de la jeune fille. Son chemisier était moite et elle ne sut dire si c'était dû à l'effort physique ou à des sueurs froides.

Il était trop tard pour rebrousser chemin, bientôt le jour serait là et sa "mission" ne pouvait souffrir d'aucun retard.Sa dynamo désactivée, Julie donna deux coups de pédale et sa bicyclette bascula le vide relatif qu'était la descente qui menait au village. Elle se laissa porter ainsi jusqu'à la maison du défunt allemand qu'elle contourna pour finalement s'enfoncer dans une ruelle adjacente.

Là, elle posa son vélo contre un muret qu'elle entreprit d'escalader. Elle prenait son temps, vérifiant la solidité de chacun de ses prises, d'autant plus que certaines pierres étaient branlantes et que l'étui qu'elle avait coincé à sa ceinture la gênait terriblement. Après quelques dizaines de secondes d'escalade prudente, elle parvint à enjamber le muret et à s'aggripper aux branches d'un tilleul.

Elle se souvint alors de ses jeux d'enfance et tel le fameux cochon pendu, elle atteignit le tronc sur lequel elle prit appui pour atterrir dans l'arrière cour de la petite maison. La pelouse n'avait sans doute jamais été entretenu et plusieurs carcasses d'outils agricoles apparaissaient comme des ïlots perdus au milieu de cette marée verte.

Julie tatônna de longues minutes pour retrouver la serviette et quand enfin elle remit la main dessus, elle ne put réfréné sa curiosité et l'entrouvit pour en étudier sommairement le contenu à la lueur faiblarde de l'aurore.

C'est alors qu'elle eut une sensation désagréable, comme si elle se sentait à la fois souillée et stupide, elle releva la tête et aperçut un visage qui la scrutait à la fenêtre. Cela ne dura qu'une fraction de seconde, une tête brune. La jeune femme rafla l'étui du pistolet qu'elle sortit et visa la tête qui avait disparue...

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