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Nouvelles rouges de la voie Malraux
17 juillet 2012

Elle rengaina son Webley, passa l'étui à sa

Elle rengaina son Webley, passa l'étui à sa ceinture et la serviette dans son chemisier, serrée entre sa poitrine brûlante et son chemisier trempé de sueur.

Féline, elle se redressa d'un bond, prit appui sur le tronc de l'arbre pour atteindre une des branches les plus basses. Les branches lui fouettaient le visage mais elle n'y prêtait pas attention.L'adrénaline la guidait et alors qu'elle arrivait au sommet du muret, après son exercice de cochon pendu, elle ne se rendit pas compte que ses cuisses et ses avants bras étaient couverts de plaies suintant une lymphe blanchâtre. Tout l'enseignement de son père, des heures de répétition et de mise en pratique, venait de voler en éclat à la première difficulté. Bientôt, la décharge d'adrénaline retomberait et Julie ne pourra alors que céder à la panique et constater à quel point elle avait pris tout cela à la légère.

Elle entreprit la descente du muret quand une pierre branlante se déroba sous sa main et l'entraina dans sa chute. Elle resta un court instant dans le vide, les quatres membres recherchant désésperement quelque chose à quoi se raccrocher puis elle atterrit lourdement sur le sol goudronné. Elle ne put étouffer un cri de douleur tant sa hanche la faisait souffrir le martyr.

C'est alors qu'elle retrouva ses esprits, l'adrénaline n'agissant plus,la terreur s'empara d'elle. Elle tenta de se relever mais la douleur lui vrilla les nerfs. Elle réprima difficilement la nausée qui l'envahissait et quand enfin elle put se remettre debout, ses premiers pas claudiquant, lui donnèrent des vertiges.

Julie prit appui sur le muret et constata l'humidité écartalate qui poissait ses vêtements. La jeune fille se remémora un des réfléxes de survie enseigné par son père, elle respira profondément et expira lentement pendant plusieurs dizaines de seconde. Elle ne s'accorda pas une seconde de plus, d'autant plus si l'intrus venait à la suivre.

Julie enfourcha sa bicyclette et se fit violence pour sortir de la ruelle. Elle sentit ,dés les premiers coups de pédale, le sang coulé le long de ses cuisses. Alors qu'elle débouchait de la ruelle, Julie freina brutalement, son vélo fit une embardée et elle manqua de déraper sur les gravillons. Elle mit un pied à terre, dégaina dans le même mouvement son revolver, visa au jugé une des fenêtres de la masure de l'Allemand et tira. Le coup claqua comme un pétard et elle manqua de lâcher l'arme sous l'effet du recul.

La jeune fille se sentit agressée par le coup de feu. Ses oreilles bourdonnaient et son odorat n'était pas accoutumé à l'odeur âcre de la poudre. Julie se frotta les yeux rougis par la fumée et tira à deux reprises sur la porte d'entrée et la façade. La jeune fille espera alors de tout coeur que son stratagème fonctionne, l'intrus ne la poursuivrait sans doute pas avec le village sur le pied de guerre.

Elle rengaina l'arme dans son étui sans même en refermer le rabat et entreprit de fuir le village par le chemin le plus court.

 

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